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Mode d'emploi pour une discussion inclusive de David Chalmers

Cette section reprend en partie les Guidelines for respectful, constructive, and inclusive philosophical discussion. Traduction de l’anglais vers le français autorisée par l’auteur.

Les recommandations suivantes concernent principalement la discussion philosophique orale en contexte formel : colloques, conférences, séminaires, cours, etc. Certaines d’entre elles peuvent néanmoins être pertinentes pour des discussions informelles de même que pour des discussions non-philosophiques.

Les principes de respect

  • Soyez gentil-les.
  • N’interrompez pas.
  • Ne présentez pas d’objections qui expriment le seul rejet catégorique de la position.
  • N’agissez pas comme si vous étiez exagérément incrédule vis-à-vis la position d’une personne.
  • Évitez de rouler les yeux, de faire des grimaces ou des expressions faciales de mépris et/ou de moquerie. Ne riez pas d’une personne directement ou indirectement (avec vos autres collègues).
  • Évitez d’amorcer une conversation en parallèle pendant qu’une personne occupe l’espace de parole.
  • Reconnaissez la valeur de la position soutenue par votre interlocuteur ou interlocutrice.
  • Dirigez vos objections aux thèses et non aux personnes qui formulent ces thèses.

Être constructif-ve

  • Les objections, c’est bien. Ce qui est également bien, c’est d’être constructif-ve, de développer davantage à partir de la position de vos collègues, de renforcer la position de vos collègues. Même les objections peuvent être faites de manière constructive.
  • Même quand une objection est fatale par rapport à une position, il est souvent bénéfique pour la discussion de tenter de trouver un aspect positif qui est lui-même suggéré par l’objection.
  • Si vous croyez fermement que la position de votre collègue n’a aucune valeur et qu’on ne peut rien apprendre d’une telle position, pensez-y à deux fois avant de poser votre question.
  • C’est bien de mettre en doute les présupposés d’un agenda philosophique, mais les discussions au sein desquelles ce doute domine tout l’espace discursif peuvent être néfastes.
  • Vous n’avez pas besoin de relancer sans cesse la même objection (individuellement ou en groupe) jusqu’à ce que votre collègue baisse les bras.
  • Gardez en tête que la philosophie n’est pas un combat où l’on doit décerner des gagnant-es et des perdant-es.

Normes d’inclusivité

  • Ne dominez pas la discussion (sauf si vous êtes conférenciers ou conférencières, ou professeur-e !)
  • Poser une question par tour de question (les suivis de questions autorisés par la modératrice ou le modérateur sont acceptables).
  • Tentez de rester concis-e dans la formulation de votre question (ne sombrez pas dans un commentaire interminable sur la présentation).
  • Prenez en compte les éléments qu’ont amené vos collègues à la discussion dans la formulation de vos questions (ne posez pas la même question que vos collègues en d’autres mots).
  • C’est très bien de poser une question que vous jugez être naïve ou mal informée.
  • N’employez pas d’exemples mettant en scène des éléments offensants ou gratuits.

Normes procédurales pour les conférences

  • La modératrice ou le modérateur devrait prendre les questions. Cette personne devrait garder une liste des tours de paroles plutôt que de faire lever les mains à chaque fois.
  • Faire un suivi de votre propre question est généralement de bon goût, mais cela devrait être avec concision. Pensez-y à deux fois avant de relancer pour une troisième ou quatrième fois la conférencière ou le conférencier.
  • La modératrice ou le modérateur devrait tenter de distribuer équitablement la prise de parole, en donnant la priorité à ceux et celles qui n’ont pas encore parlé (il n’est pas obligatoire de donner la parole dans l’ordre des mains levées).
  • La modératrice ou le modérateur doit avoir en tête les différents stéréotypes dans la gestion des discussions, et intervenir en cas d’agression.

Rédaction épicène

Le langage n’est pas créé sui generis !

Il est le fait de nos sociétés, et il évolue au fil du temps. Par exemple, la règle du « masculin l’emporte sur le féminin » n’a pas toujours existé. Elle a été instituée au 17e siècle, sous l’influence de grammairiens convaincus que le genre masculin, plus noble, devait primer le féminin, le mâle étant alors considéré comme supérieur à la femelle.

À l’inverse, la rédaction « épicène » vise à offrir une égale représentation des genres dans le texte.

Voici quelques trucs et conseils pour y parvenir sans trop de mal :

Évaluation anonyme

La recherche en psychologie suggère que les biais implicites sont un facteur majeur dans la perpétuation des injustices sociales. La présence de ces biais dans la vaste majorité de la population étant un fait avéré, le milieu académique n’échappe pas à cette problématique. Aussi, il est de notre devoir de mettre des moyens en place pour contrer ses effets néfastes (p. ex. il est prouvé que les biais influencent négativement l’évaluation des travaux réalisés par des personnes issues de groupes minoritaires). L’un des moyens d’y parvenir est la notation anonyme, pratique qui est en vigueur dans de nombreuses universités à travers le monde et qui gagne également du terrain dans le domaine des publications scientifiques par la soumission anonyme d’articles. Ses effets ne laissent aucun doute sur la pertinence de la mesure.

Guide étape par étape pour l’évaluation anonyme

Références